Si certains milieux ascétiques ont eu tendance à dissocier l’âme du corps, l’Incarnation divine, parmi d’autres effets, a réconcilié le composé humain. La conception biblique considérait déjà le lien entre âme et corps comme constitutif de la personne humaine. On observe actuellement une importance accrue accordée au corps et à la recherche d’une forme de bien-être physique. On ne saurait limiter ce phénomène à des aspects superficiels ou consuméristes, car cette tendance est susceptible de refléter des préoccupations psychosomatiques ou spirituelles. Face à de telles constatations, les organisateurs de la 65e Semaine d’études liturgiques, tenue en 2018 à l’Institut Saint-Serge de Paris, ont proposé de s’interroger sur les réponses des diverses traditions liturgiques à ce genre de question. La place accordée au corps humain par les liturgies, a été examinée surtout à partir de textes euchologiques et de rubriques, témoignant souvent d’un lien du corps et de la matière avec l’être intérieur. Le fait que Dieu Se soit incarné justifie une approche chrétienne positive du corps humain, ce dont les liturgies se font largement l’écho. Loin d’épuiser le sujet, les contributions ont examiné la place du corps humain selon plusieurs axes constitués à partir des propositions d’exposés formulées par les orateurs : gestes, postures, rôle du toucher, ainsi que l’implication du corps dans des actions liturgiques telles que les ordinations, le mariage ou les funérailles. La place accordée au corps humain témoigne le plus souvent d’une vision de l’homme en son entier, corps et âme ensemble. L’action liturgique contribue à leur réunification.
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