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Résumé :
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La doctrine des droits de lhomme est devenue lunique référence légitime pour ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors, la loi politique na plus dautre raison dêtre que de garantir les droits humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus, noriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions quil sagisse de la nation, de la famille, de luniversité , mais donne à tout individu lautorisation inconditionnelle dy accéder. Linstitution nest donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à lindividu ; celui-ci jouit dun droit inconditionnellement opposable à linstitution. Pierre Manent montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la vie sociale de tout critère dévaluation. Une fois que sont garantis les droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment orienter ou diriger laction que jai le droit de faire ?
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