Titre : | Revue Théologique des Bernardins, 18 - septembre-décembre 2016 - Bioéthique, mort, transhumanisme |
Auteurs : | Collectif, Auteur |
Type de document : | Bulletin : texte imprimé |
Paru le : | 01/09/2016 |
Année de publication : | 2016 |
Format : | 185p / in 8 |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Note de contenu : |
Sommaire
> Editorial Frédéric Louzeau > Dossier: « Bioéthique, mort, transhumanisme » - Introduction Brice de Malherbe - Débat bioéthique et discours de foi Xavier Dijon, s.j. Dans les débats de bioéthique menés autour du don de la vie et de la mort, il semble difficile d'invoquer l'autorité d'un discours de foi. En effet, l'évitement des guerres de religion d'une part, la reconnaissance de la liberté religieuse d'autre part, invitent les croyants à n'invoquer dans le champ public que des arguments issus d'une réflexion de la raison commune à tous. Mais cet effacement de la transcendance divine est corrélé, en épistémologie, à une montée en puissance du positivisme scientifique et, en éthique, d'un repli sur la liberté individuelle. Comment rejoindre alors la personne d'autrui dans son altérité? L'histoire contemporaine semble montrer que la raison commune n'y suffit pas. Faudra-t-il alors que les religions ouvrent à la raison publique leurs « archives de sens »? - Mort de l'être humain et mort du cerveau. Positions et propositions Pascal ide Cette étude traite, d'un point de vue scientifique, philosophique et théologique, des critères cliniques de la mort de l'être humain. Le modèle aujourd'hui très dominant de la mort du cerveau étant bien connu, sont présentés le modèle alternatif, développé notamment par David A. Shewmon et philosophiquement confirmé par Robert Spaemann, puis quelques éléments de la discussion qui s'est ensuivie. Elle propose ensuite une détermination philosophique. Suit une discussion de l'interprétation des textes magistériels, avant une conclusion en forme de cahier des charges. - Penser la mort pour vivre Thierry Collaud Faut-il penser à la mort ou ne pas y penser ? On se propose de dépasser cette question et la vision d'une mort comme fin ultime de la vie qu'elle présuppose. Il s'agira plutôt de penser la présence de la mort dans la vie sur le modèle de l'homéostasie des systèmes biologiques. La vie ainsi menacée peut, soit se laisser envahir et progressivement déconstruire, offrant à la mort sa victoire, soit, sous son aiguillon, être réveillée et stimulée. Il s'agit alors de penser la mort non comme instant à repousser le plus loin possible, mais comme une clé de lecture de la réalité qui nous indique la direction pour vivre vraiment, c'est-à-dire penser à ce qui fait mourir et à ce qui fait vivre. Il s'agit d'être des humains réveillés pour être vraiment, ce qui, à la suite de Gabriel Marcel, sera décliné sous le mode de l'espérance en l'autre et d'un « amour plus fort que la mort ». - Quelle immortalité? Un regard théologique Brice de Malherbe Les transhumanistes prétendent prolonger la vie humaine jusqu'à atteindre l'immortalité. Cet objectif repose sur une assimilation du bonheur au bien-être, le vieillissement et la mort étant compris comme des désagréments ou des injustices. Il repose également sur une anthropologie où l'homme est réduit à un cerveau mécanisé. Une vie prolongée heureuse est celle d'un cerveau performant dans une enveloppe corporelle ou mécanique sans défaut. Une telle prétention interpelle la théologie catholique pour qui le bonheur est avant tout relation à Dieu. Vieillissement et mort sont assumés comme données naturelles, reconnus comme conséquences d'une faute, mais aussi comme lieux possibles d'une rencontre de Dieu. L'immortalité est don de Dieu, après le passage de la mort. L'espérance d'une vie nouvelle n'est pas contradictoire avec l'engagement dans l'amélioration de la condition humaine mais elle le relativise. Face au modèle d'une vie terrestre indéfiniment prolongée au prix d'une mécanisation de soi, le christianisme continue de professer l'espérance d'une vie éternelle au travers d'une rupture qui ouvre définitivement à une divinisation de soi offerte par Dieu. - Le transhumanisme ou quand la science-fiction devient réalité Jean-Guilhem Xerri Le développement des technologies a pris une telle ampleur que l'homme est aujourd'hui en mesure de les utiliser non seulement pour changer son environnement mais aussi de plus en plus pour transformer sa propre nature. C'est l'objet du transhumanisme. Ses ambitions sont d'augmenter les performances, de favoriser l'apparition d'un corps non biologique et à terme de faire mourir la mort. Les questions posées sont vertigineuses et sont de nature éthique, politique, sociale, anthropologique. Le christianisme, religion du corps, de la résurrection et de la grâce, est aussi directement interpellé par la vision transhumaniste de l'homme. La diabolisation a priori risquerait de faire passer à côté de progrès potentiellement considérables. Mais l'aveuglement technophile nous ferait perdre à coup sûr beaucoup de notre humanité. Il y a donc un enjeu de discernement qui, pour être fécond, doit embrasser toutes les dimensions de l'Homme, corps, âme et esprit. - L'unité du genre humain au défi du transhumanisme Emmanuel Brochier, Jacques de Longeaux, Brice de Malherbe, Matthieu Villemot, Jean-Guilhem Xerri > Variations - Vers une écologie catholique globale Soeur Joanna, Hee Jeong Song Cet article se propose de mettre le discours papal sur l'écologie de 1970 à mars 2015, c'est-à-dire avant la publication de Laudato Si, en rapport avec des courants de pensée chrétiens et non chrétiens qui ont constitué son environnement et ainsi de discerner les caractéristiques du discours des papes. Pour terminer, on retient, au sein des préoccupations écologiques, un thème papal, celui de la paix, pour le comparer cette fois aux visions hébraïque, confucéenne et bouddhique relatives à cette notion et on met en avant la particularité des paroles de Jésus. En appendice, on propose une brève analyse des nouveautés qu'apporte le pape François dans Laudato Si par rapport aux textes de ses prédécesseurs. - Le Cinquième fils d'Elie Wiesel : La problématique de la transmission de père à fils Patrick Monnier Le roman d'Elie Wiesel, Le Cinquième Fils (en référence aux quatre fils de la Haggadah de Pâque citée en épigraphe), raconte l'entreprise d'un fils (le narrateur) avide de découvrir l'histoire passée de ses parents, rescapés du ghetto de Davarowsk, et réfugiés depuis lors, le père dans un mutisme et la mère dans la folie. La problématique de la transmission de père à fils, problématique biblique apparue lors du récit de la Pâque en Exode 12-13, accompagne ce parcours. Dès lors, pourrait-on lire Le Cinquième Fils à l'aune de la Bible? À partir de cette clé herméneutique, la lecture du roman, Bible en main, laisse découvrir trois figures bibliques principales, celles du Juste souffrant, de Moïse et de Jacob, sans laisser toutefois de les revisiter. |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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P8/148 (18) | Périodique | INSR Caen | Fonds général | Disponible |