Résumé :
|
Entre calligraphie extrême-orientale et abstraction picturale occidentale, l'oeuvre de Kim En joong déploie une liberté d'expression inattendue : la couleur (répandue comme une lumière) autant que le trait (souvent nerveux voire violent) donnent lieu à des formes «invues» (comme on dit de sonorités qu'elles sont «inouies»), d'une vitalité insoupçonnée. L'artiste peut alors exprimer la Grâce qu'un Dieu diffuse par sa Parole devenue Ecriture, autant que par une calligraphie devenant abstraction. Il n'est pas d'histoire à raconter, de personnages à mettre en scène, seul un Mystère à exprimer par le vitrail, la peinture, la céramique. Que l'artiste soit coréen, prêtre dominicain nourri de spiritualité bouddhiste, voilà qui prend sens aussi bien dans les vitraux intégrés aux églises romanes comme Brioude ou Ganagobie, qu'à l'intérieur d'architecture contemporaine comme la Cathédrale d'Evry, l'institut Montalembert.
L'auteur du livre, Denis Coutagne, Conservateur honoraire du Patirmoine, directeur pendant près de 30 ans du musée Granet d'Aix, est nourri d'une histoire de l'art marquée par le védutisme de Granet ou la modernité révolutionnaire de Cézanne, par la méditation littéraire de Julien Green, par des travaux sur l'abstraction mode Kandinsky, Malevitch, Mondrian . C'est à l'aune de ces «maîtres» qu'il apporte une contribution essentielle à la lecture de l'oeuvre de Kim, donnant à ce livre d'être «autre» parce que l'enjeu est encore et toujours le «tout Autre» qui s'incarne.
|