Résumé :
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Michel Onfray se croit anticonformiste, mais il n'est qu'un mandarin adulé, un auteur simplement prolifique qui prétend tout lire des autres avant de les clouer au pilori de ses "psychanalyses existentielles". En réalité, une fois passée au crible d'une lecture détaillée, son oeuvre s'avère fautive, partiale et répétitive. Comme on pourra le lire dans ce livre, elle vit sur une imposture intellectuelle qui se nourrit de contre-sens philosophiques, tire sa vitalité de la dénaturation des faits historiques et d'une lecture mythologique des textes. Onfray est habité par l'obsession d'être exceptionnel, au coeur d'une solitude revendiquée. Si l'individu absolu qu'il croit être n'existe que dans ses rêves d'aristocrate nietzschéen, en revanche, ce qu'il est devenu, au fil de ses pages, c'est un antidote contre l'action collective, un vaccin préservant le système dominant de tout changement politique et social. Au lieu de tenir son poste de penseur au milieu des groupes en lutte, il semble jouir de sa position de donneur de leçons, délivrant des certificats de bonne ou de mauvaise conduite, qu'il accorde au tribunal d'un anarchisme qui n'est que de salon. Ayant épousé la philosophie postmoderne en secondes noces, il découd, déboulonne, déconstruit l'acte même de penser rationnellement et scientifiquement. Onfray est là pour nous faire perdre du temps. C'est une machine à désespérer et à diviser dont ce livre décrit les mécanismes et le fonctionnement.
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