Résumé :
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L'émotion est de retour en religion. Après la vague qui a porté les croyants vers les engagements politiques et tiers-mondistes, voici que les religions et les Eglises dans leurs différentes dénominations voient déferler un torrent où le sentiment submerge l'analyse rationnelle. A vrai dire, le sentiment religieux n'a pas attendu notre époque pour soulever les démarches de la foi ; on en aura un exemple ici dans l'étude consacrée à la Jeunesse étudiante catholique féminine (JECF) au cours des années 30 à 60. Mais, depuis 1968, la montée de l'émotion est un phénomène général en Occident. Il a été perceptible, d'abord, dans le succès des courants mystiques et ésotériques s'inspirant des religions orientales. L'Orient a exporté aussi en France la Soka Gakkai, secte néo-bouddhiste originaire du Japon. Les religions traditionnelles, christianisme et judaïsme, ont d'abord essayé de résister à cet élan, mais le mouvement charismatique chez l'un, les cercles d'étude chez l'autre prouvent qu'eux aussi ont été emportés par cet élan émotionnel. Il n'est pas jusqu'à l'islam où l'on voit se constituer des confréries qui pratiquent la transe. Tel est le panorama que brossent ici des chercheurs du groupe " Recherche et modernité " du CNRS qui ont travaillé sous la direction de Françoise Champion et Danièle Hervieu-Léger. Au terme de cette enquête se pose, inéluctablement, la question : ce renouveau émotionnel, marque-t-il la fin de la sécularisation ou la fin de la religion ?
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