Résumé :
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Le mot de Jacques Rivière, que Jean Sulivan reprend à la fin de "L'Exode" résume le livre tout entier : " Nous sommes ici-bas comme des gens qui tâchent de retrouver un nom très ancien et perdu... " Mais l'ouvrage de Sulivan a une autre visée : en ces temps de malaise et d'incertitude, il nous place au-dessus de la mêlée et nous rappelle que malgré l'Évangile, voire à cause de l'Évangile, l'homme de foi est lui-même un "exilé" toujours appelé à partir vers une "terre nouvelle". Car tout homme, en qui la parole a germé, est en exil : l'exil est une constante de la vie chrétienne et, en un sens, on n'habite l'Église que comme un étranger ! Mais c'est aussi parce qu'elle-même, l'Église, ne consent pas à cette loi de l'exode qu'il y a tant d'exilés, qu'elle se fait de faux ennemis, se sépare de "races entières" - même en Occident. Sulivan s'intéresse à l'Église parce qu'il croit,contrairement à une opinion aujourd'hui reçue, que l'Église a sa part à jouer dans le destin du monde, qu'elle peut combattre l'esprit de domination et de certitude des sociétés modernes, à condition qu'elle se guérisse elle-même de ses abus de pouvoir et révèle à ses fidèles leur liberté intérieure. À travers quelques situations d'actualité, ce livre trace une voie d'intériorité. Sulivan retrouve une méthode de "vie intérieure" concrète : la foi n'est ni publique - au sens d'opinion publique -, ni collective, ni mesurable : ce n'est pas une "idée générale" ni une recette universelle; tout au contraire, elle a besoin d'un lieu, d'un temps, d'un corps ... elle ne peut germer que dans l'individuel, relais de toute communion vraie.
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