L'Eglise ne cesse de déclarer son intention de mieux reconnaître la place des femmes en son sein. Si quelques évolutions vont dans ce sens, elles restent toutefois timides.Elles suscitent souvent des résistances et des oppositions parfois très vives. Ces blocages, plus profonds qu'il n'y paraît, témoignenet de la difficulté à penser un féminin, paradoxalement d'autant plus célébré qu'il est minoré, marginalisé dans les faits. Dans cet essai stimulant, la théologienne Anne-Marie Pelletier propose de revisiter quelques aspects de l'histoire de la relation de l'Eglise aux femmes. Elle nous permet d'identifier la manière dont se sont constitués des préjugés, qui continuent à hanter les esprits, en freinant des évolutions aujourd'hui nécessaires.Si l'auteur n'hésite pas à poser des questions dérangeantes, son objectif n'est ni de s'enferrer dans une logique de procès, ni de disqualifier la tradition qui porte jusqu'à nous le trésor de la foi. En revanche, il s'agit de percevoir que des convictions passant pour révélées en anthropologie chrétienne ne sont que le fruit d'un accommodement de la foi aux représentations culturelles d'un moment. Ce faisant, il s'agit de désencombrer les sources vives de l'Evangile pour que celui-ci déploie sa puissance de nouveauté et de vie en un temps qui appelle de courageuses révisions institutionnelles.
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