Résumé :
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Dans ces trois textes anciens, peu connus mais dignes d'intérêt et dédiés aux Bénédictines de l'Ordre de Fontevraud (qui formait un centre spirituel important en France), nous proposons l'édition en français moderne, introduite et annotée, des Quinze Fontaines vitales, utiles et salutaires (ca 1511) de Mgr Louis Pinelle, prédécesseur de Guillaume Briçonnet au siège épiscopal de Meaux, ainsi que des extraits du Miroir de pénitence (1512) du Bénédictin François Le Roy et du Château Périlleux (seconde moitié du 14e s.) du Chartreux Frère Robert. Chacun de ces auteurs très savants et contemplatifs s'exprime dans son langage propre, particulièrement imagé pour ce qui est de François Le Roy. Mais on peut faire des rapprochements entre eux et tous les trois proposent au lecteur, sur un fond ascétique et monacal, une authentique dévotion méthodique et pratique, une piété affective, une voie cordiale et mariale, aux accents souvent proches de saint Bernard ou de Gerson. Certains passages sont remarquables et particulièrement touchants. Les deux premiers auteurs, réformateurs, semblent proches de la devotio moderna et influencés par la philosophie nominaliste.
Le premier texte est principalement une méditation sur le mystère de l'Incarnation montrant aux religieuses différentes étapes d'un chemin de perfection menant aux sources de la grâce divine et à l'effusion des dons du Saint-Esprit. Le deuxième, s'inspirant du psaume pénitentiel Miserere mei, Deus, insiste sur la nécessaire purification de l'âme dévote, notamment grâce au recours aux fontaines des Plaies du Christ, à son Précieux Sang. Le dernier offre, quant à lui, une synthèse d'une tradition médiévale prônant la construction spirituelle du "château du coeur" autour du donjon central de l'oraison, permettant ainsi de résister aux attaques du monde, de la chair et du Diable.
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