Résumé :
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Eckhart de Hochheim est sans aucun doute l’un des auteurs du Moyen Âge le plus lu, essentiellement pour ses sermons allemands. Le Maître séduit, fascine, enthousiasme. Parce qu’il a subi un procès pour hérésie, on fait facilement de lui le chantre d’une spiritualité universelle, incomprise d’un magistère aux vues étroites et bornées ; un guide spirituel, libéré des dogmes sclérosants et affranchi du langage de l’Université. De fait, premier dominicain à prêcher en langue vernaculaire, Eckhart invente un langage et des mots, use de métaphores et d’images afin de transmettre au public peu averti qui était le sien - notamment les béguines - une pensée précédemment déployée dans le latin scolastique. Malgré tout, sommes-nous encore vraiment capables, nous modernes, de pénétrer ainsi cette oeuvre dense, difficile, exigeante ? Peut-être si, aujourd’hui comme hier, on admet une présence en nous qui, sans cesse recouverte par nos penchants et nos faiblesses, nous rappelle que l’absolu n’a pas déserté la création. Une présence que Maître Eckhart appelle Dieu.
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