Résumé :
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De la mise en terre, à la mise en cendres "La vie est jusque dans ses aspects les plus intimes, à chaque époque de la civilisation, en étroite interaction avec le sens que l'époque impartit à la mort. Notre conception de la vie, notre conception de la mort, ne sont que deux aspects d'un seul et même comportement fondamental." G. Simmel, La Tragédie de la culture. Une révolution s'opère sous nos yeux. Nous assistons, en France, à l'émergence rapide de la crémation dans nos pratiques funéraires. En peu de temps elle s'est imposée. Inexistante jusqu'alors (avec 0,5 % des obsèques en 1975 et 1,8% en 1983), elle représente désormais 28 % des obsèques, en 2007, 30 % en 2010. Certains vont même jusqu'à consi-dérer que ce chiffre pourrait être de 49 % en 2030. Quant aux intentions des Français : 51 % d'entre eux souhaitent avoir recours à la crémation - alors qu'ils n'étaient que 20 % en 1979. Cette progression de la crémation et du choix de crémation s'accompagne, en même temps, d'une baisse significative du choix en faveur de l'inhumation. En effet, si 48 % des Français en 2004 optaient, par avance, pour l'inhumation, ce chiffre est, en peu de temps, tombé à 28 % en 2010. En sept ans, une habitude multiséculaire s'est presque évanouie. Et durant cette même période le nombre des indécis n'a fait que croître. De 5 % les indécis sont passés à 19 % en France. Nous assistons à une évolution plus que significative en un laps de temps des plus restreint, avec une mise en cause radicale de pratiques qui semblaient pérennes. Selon nos calculs, de 1980 jusqu'en 2012, 2,7 millions de personnes furent incinérées en France. En 2012, la crémation concerne 165 000 personnes.
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