Résumé :
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Lyon, vers 190. La communauté chrétienne, qui se relève à peine de la persécution, est confrontée à un nouveau type de danger, plus pernicieux, car moins facile à repérer : la confusion doctrinale apportée par les mouvements gnostiques venus d'Égypte. Ces mouvements jouissent d'un succès d'autant plus grand qu'ils se diffusent sous les apparences d'un christianisme éclairé, apportant le prétendu fin mot de l'interprétation des Écritures. Profondément dualistes, ils prêchent une doctrine hétérogène au christianisme : leur Christ est une entité divine qui ne revêt qu'une apparence d'humanité. Son but n'est pas de sauver l'humanité mais seulement quelques élus qui peuvent se targuer de posséder déjà une parcelle de nature divine dans leur âme et qui n'aspirent qu'à la libérer des contingences corporelles. Évêque de la communauté depuis la fin des persécutions, Irénée discerne rapidement ces dangers : confusion des natures humaine et divine, perversion de la notion de salut, mépris de la création... Il prend la plume. Il pense d'abord pouvoir contrecarrer rapidement ces courants, mais il s'aperçoit vite qu'il faut plutôt leur opposer une solide réflexion sur la cohérence des Écritures et de la Tradition. Il nous livre ainsi les cinq livres de « Contre les hérésies », le premier monument de la théologie chrétienne. En quoi ce livre si lointain peut-il nous concerner ? En cherchant à fonder de façon cohérente la pensée chrétienne sur Dieu et l'homme, le mal, le monde, le Christ et les manifestations toujours actives du salut accompli une fois pour toutes, Irénée aborde et traite des questions fondamentales qui sont plus que jamais d'actualité.
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