Résumé :
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Créé sous l'Occupation par le cardinal Suhard, le séminaire de la Mission de France a formé des prêtres pour riposter à la déchristianisation. Leur mission les a conduits à privilégier le travail. Du prêtre-ouvrier au médecin, de l'ouvrier agricole au cuisinier, du psychologue à l'artiste peintre, du chauffeur routier à l'ingénieur, ces hommes ont adapté leur apostolat aux mutations de la société, des Trente Glorieuses à la mondialisation. Hantés par la prégnance de l'incroyance chez leurs contemporains, ils ont forgé une identité missionnaire par leur insertion dans les agglomérations industrielles et les campagnes à l'abandon, de Marseille au Limousin, étendant leur champ d'action jusqu'au Tiers Monde, du monde arabe au Brésil et à la Chine. Ces prêtres se sont engagés dans les luttes de leur temps. Au cœur des affrontements de la Guerre froide ou de Mai 68, opposés à la guerre d'Algérie, acteurs des syndicats et des mouvements associatifs face à la misère du monde, des prisons aux sans-logis, ils ont payé le prix de leurs convictions qui les plaçaient en porte-à-faux aussi bien vis-à-vis de l'autorité religieuse que civile. Dénoncés par les intégristes, ils ont fait l'objet de mises au pas par Rome jusqu'au Concile Vatican Il et, par leurs actions perçues comme politiques, ont été jusqu'à enfreindre l'ordre légal. Profondément d'Eglise, héritiers de la spiritualité de Thérèse de Lisieux et de Charles de Foucauld, ils n'ont eu de cesse de faire valoir leur singularité auprès des évêques au risque d'apparaître comme les seuls ténors de l'apostolat missionnaire. Face aux défis d'une société marquée par la sécularisation, les prêtres de la Mission de France ont inventé en communauté avec des laïcs, au nom de l'évangélisation, une riposte originale. Ce livre donne à comprendre comment le catholicisme actuel résulte d'une histoire faite d'oppositions autour des valeurs qui définissent " l'être chrétien " aujourd'hui.
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