Résumé :
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Au long des siècles, ceux qui ont réfléchi sur l’exercice du pouvoir et en ont défini les principes ont proposé des modèles incarnant les vertus associées au bon gouvernement, comme ils ont dénoncé, à travers d’autres exemples, le mauvais usage du pouvoir. Or la Bible offrait un répertoire de figures variées, parfois antithétiques, et de l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle au moins, elle est restée à la fois le Livre faisant autorité et une matrice pour penser la société. Le présent ouvrage s’intéresse à la manière dont un certain nombre de personnages bibliques féminins, positifs - comme Esther, Judith, Débora, Marie... - ou négatifs (Jézabel, Hérodiade), ont été mobilisés comme miroirs ou repoussoirs dans les discours mettant en jeu le pouvoir politique des femmes. Tandis que les recherches actuelles sur « le pouvoir féminin », d’une part, « les femmes et la Bible », d’autre part, ont souvent été menées en parallèle, les contributions réunies ici visent à croiser ces problématiques de façon originale. Des épouses et mères d’empereurs romains à Élisabeth Ire d’Angleterre, de l’exégèse patristique au théâtre de l’époque moderne, du regard des clercs à l’expression de femmes auteures ou commanditaires d’oeuvres, c’est tout un pan de la réflexion politique et religieuse occidentale qui se dévoile ainsi.
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