La valorisation de la vocation des laïcs par le Concile Vatican II a constitué une révolution ecclésiologique dont la mise en œuvre a demandé un gros investissement dans le domaine de la formation chrétienne des adultes. L’enjeu est ecclésiologique mais les défis à relever ont été pédagogiques et théologiques. Cependant, dans la littérature sur la formation chrétienne, ce sont les propos pédagogiques ou andragogiques qui dominent ; la réflexion sur la formation doctrinale des chrétiens est maigre. Ce contraste est l’expression du défi épistémologique lancé aux formateurs : leur réflexion a été guidée par le désir de revitaliser le lien qui s’était rompu entre la doctrine et l’expérience croyante. L’importance accordée aux aspects pédagogiques est le contrepied d’une histoire qui s’était focalisée sur les vérités de foi. Cependant, il apparaît au fil du temps que le défi à relever ne renvoie pas seulement à ce passé. Le lien entre foi et vie fait difficulté parce que la foi chrétienne ne fait plus partie du bagage culturel et qu’il faut tout à la fois en faire connaître le contenu et donner à goûter l’expérience qu’elle implique. Le débat est donc engagé entre un passé dont on cherche à se libérer et un avenir aux prises avec la postchrétienté. Le présent ouvrage rend compte de la recherche menée par les formateurs, à travers un parcours chronologique. Celui-ci donnera à chacun l’occasion de relire sa propre histoire de formation, mais il fournit également des éléments pour prendre du recul afin de dessiner un futur fécond à la formation chrétienne des adultes.
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