"Lorsque, angoissée d'un immense désir, une âme s'élève au dessus d'elle-même pour l'honneur de Dieu..." : ainsi commence Le Livre des dialogues. Il sera tout entier dominé par cette tension du désir, enraciné dans les extases et les visions de Catherine de Sienne (1347-1380). Visions du crucifié, commen il sied à une mystique du XIVe siècle, avec une particularité étonnante : Catherine est fascinée par le "sang" du Christ, sang de l'Agneau sans tache versé, sang où elle reçoit "le feu du saint désir". Catherine de Sienen, sainte folle de Dieu, parcourait les rues de Sienne en criant : "L'amour n'est pas aimé." On peut la lire comme le témoin surprenant d'une époque de feu et de sang, le témoin d'une expérience mystique où la racine de l'amour de soi est extirpée " avec le couteau de la haine de soi et l'amour de la vertu".
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