C'est ainsi qu'Edith Stein (Breslau, 1891 - Auschwitz / Birkenau II, 1942) a compris sa vocation. Sa vocation dans l'Eglise et pour le monde. Elle est née de famille juive, en Silésie. Adolescente, elle devient " libre penseur " ; elle abandonne la foi de ses Pères. Elle découvre la philosophie, en 1913, à l'école d'Edmond Husserl, fondateur de la phénoménologie. Après la lecture de Thérèse d'Avila, elle reçoit, en 1922, le baptême dans l'Eglise catholique. Enseignante à l'Université et conférencière, elle défend la condition de la femme et en promeut le statut. Et elle développe une pédagogie qui épanouisse la personne dans toutes ses dimensions. Elle entre au Carmel, en 1933, quand Hitler et les nazis prennent le pouvoir, réalisant ainsi un désir qu'elle portait depuis son baptême. Elle vit au carmel de Cologne puis se réfugie au carmel d'Echt aux Pays-Bas. En 1942, elle est arrêtée par la Gestapo. Elle est déportée : " Viens, dit-elle à sa soeur, nous allons pour notre Peuple. " A l'âge de 51 ans, elle est assassinée dans une chambre à gaz du camp de concentration de Auschwitz / Birkenau II. La vie d'Edith Stein fut une quête constante et humble de la vérité : la vérité envisagée comme un principe de vie. Juive et chrétienne, philosophe et religieuse, universitaire et carmélite, conférencière à travers l'Europe et cloîtrée. Et Martyre. Edith Stein, soeur Thérèse Bénédicte de la Croix, expérimente et éprouve des réalités apparemment paradoxales ; mais tout cela contribue à construire sa personnalité. Une fois baptisée, elle continue de penser en phénoménologue et, entrant au Carmel, elle ne cesse pas d'être juive. En sa personne, elle a accompli une unité profonde, unique et exceptionnelle. Edmund Husserl en témoigne ainsi : " En elle, tout est authentique. " C'est vers une telle authenticité de la personne qu'elle conduit ceux qui fréquentent son oeuvre considérable ou s'approchent d'elle. Soeur Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, est copatronne de l'Europe.
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