Titre : | Communio, 251-252 - Mai-Août 2017 - Violence et religions |
Auteurs : | Collectif, Auteur |
Type de document : | Bulletin : texte imprimé |
Paru le : | 01/05/2017 |
Année de publication : | 2017 |
Format : | 189p / in 8 |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Note de contenu : |
SOMMAIRE
Editorial Thème : Violence et religions > Rémi Brague : Violence et religions _ Lorsque l'on s'interroge sur le lien entre religion et violence, quelques distinctions élémentaires sont indispensables: éviter d'isoler le facteur religieux parmi d'autres sources de violence, ne pas mettre sur le même plan diverses formes de religion, et distinguer entre les religions et leurs adeptes. > Javier M. Prades Lopez : Le moment monothéiste en un temps de violence Si les guerres de Religion ont alimenté le préjugé qui fait du monothéisme un fadeur de violence, l'itinéraire du christianisme - qui contemple le Fils de Dieu mourant innocent sur la croix - met en lumière l'adieu irréversible à la violence commise au nom de Dieu. S'appuyant sur les travaux de la Commission Theologique Internationale, l'auteur espère qu'un temps nouveau est arrivé, permettant ainsi une confrontation paisible et féconde pour le dialogue interreligieux. > Ludger Schwienhorst-Schönberger : Pas de vérité sans violence? L'auteur discute la thèse de l'égyptologue Jan Assmann selon laquelle le monothéisme serait, sinon intrinsèquement violent, du moins porteur d'une violence possible. Or si la rupture mosaïque a le mérite d'introduire une exigence plus ferme de vérité et de justice, il n'est pas certain quelle résume à elle seule la Révélation. L'élan mystique du christianisme, par sa dimension englobante et unitive, permet aussi d'intégrer plus justement ce que la rupture monothéiste semblait avoir perdu. > William T. Cavanaugh : Une histoire trop bien connue pour être vraie L'Etat laïc est-il vraiment ce qui a permis de mettre fin aux guerres entre catholiques et protestants aux xviè et xviiè siècles et donc aux conflits attisés par la religion ? L'histoire montre au contraire que, selon un processus dévoilé par René Girard, la sécularisation a transformé le christianisme en bouc émissaire pour imposer sa propre intransigeance en revendiquant le monopole de la rationalité. C'est ce mensonge qui suscite aujourd'hui les réactions fondamentalistes. Ce n'est pas moins de religion qu'il faut désormais, mais la vraie religion : celle du Dieu non-violent et miséricordieux. > Olivier Chaline : Guerre(s) et religion(s) - Quelques repères dans un champ de mines La notion de « guerre de Religion » est le vecteur d'un triple réquisitoire: contre le catholicisme, contre le christianisme, contre toute foi religieuse. Sans doute faut-il l'écarter pour mieux saisir les réalités historiques qu'elle est censée designer. Réduire les enjeux religieux à des questions politiques n'est pas la meilleure manière de les appréhender et il ne faut pas manquer de rendre à César celles des violences qui lui sont imputables. > Jacques Paviot : La croisade L'histoire de la croisade se déploie sur près de deux siècles : conçue, au départ, comme guerre pour la défense de la papauté avec récompenses spirituelles et pèlerinage, puis lutte de la papauté contre ses ennemis de l'Europe et contre les Turcs, la croisade devint pèlerinage armé au secours des chrétiens orientaux, et apparut alors comme guerre pontificale juste. Ce mouvement occidental, spirituel et militaire fut, par la prise de Constantinople, le déclencheur du divorce entre chrétienté latine et orthodoxe. > Jacques Scheuer : Monothéisme et violence au regard de l'hindouisme et du bouddhisme L'Occident rêve parfois de trouver dans les cultures non monothéistes inspirées de l'hindouisme ou du bouddhisme une forme idéale de non-violence. Or, si elles s'exercent à la maîtrise du corps et de l'esprit, ces religions n'échappent pas toujours aux conflits et à la violence, spécialement à notre époque. En retour, les tensions suscitées par l'implantation en Asie des religions monothéistes obligent à s'interroger lucidement sur les formes que peut prendre l'annonce de l'Evangile. > Rémi Brague : Les livres sacrés, violents ? Dans les livres sacrés des trois religions juive, chrétienne et musulmane, la violence est présente soit comme l'objet d'un récit historique, soit comme celui d'un souhait, soit comme un commandement émis par Dieu. Il convient de bien distinguer ces modes très hétérogènes, sous peine de s'exposer à de graves contresens. > Frère Martin : Violence et ironie biblique : autour de la geste du roi Jéhu (2 Rois 9-10) Une lecture fondée sur l'ironie permet d'y voir une satire du roi qui souhaite se substituer à Dieu, seul vrai roi en Israël. > Hans Maier : Compelle intrare -À propos de la justification théologique de la contrainte en matière de foi dans le christianisme occidental Si très tôt la théologie chrétienne affirme clairement que nul ne doit être contraint en matière de religion, ni par l'Etat ni par aucune religion, l'histoire du christianisme montre que la pratique n'a pas toujours suivi ; en cause les tradudions et interprétations variées de Luc 14,16-24, dans la parabole des invités au banquet : « Pressez-les d'entrer/ Contrains-les d'entrer ». Il a fallu attendre Vatican II pour établir théologiquement et fermement la liberté religieuse et Jean-Paul II pour demander pardon, au nom de l'Eglise, le 12 mars 2000. Dossier De quelques convertis du xxè siècle > Florian Michel : Un peintre spirituel, Jean Hugo Jean Hugo (1894-1984), à la fois peintre et homme de lettres, est un "converti" des années folles. Arrière petit- fils de Victor Hugo, élevé dans l'anticléricalisme, survivant de la Première Guerre mondiale, proche des grandes amitiés de Jean Cocteau et de Jacques Maritain, Jean Hugo témoigne des secousses spirituelles de sa génération. Il montre l'exemple, par son art et par son choix de vie, d'un artiste, qui se laisse guider par l'humilité, la foi, le sens de l'amitié et la fidélité à la grâce reçue. > Jean-Robert Armogathe : Max Jacob (1876-1944) -La conversion comme séduction de l'écriture Poète, romancier, peintre, Max Jacob (1876-1944) a vécu une conversion tourmentée et chaotique, d'un judaïsme agnostique à un catholicisme teinté d'occultisme, enrichi d'expériences mystiques surprenantes. Son oeuvre se déploie entre l'écriture et les Ecritures, l'encanaillement bohème et l'ascèse chrétienne, jusqu'au dépouillement de sa mort au camp de Drancy. Signets > Jean Duchesne : À propos du célibat sacerdotal Le célibat des prêtres est objet de débats. Mais l'histoire montre qu'il s'impose dès les temps apostoliques et qu'orthodoxes et chrétiens d'Orient n'y sont pas moins attachés que l'Eglise romaine. La continence s'avère en fait inséparable de l'obéissance et de la pauvreté. Ces exigences ne sont pas réservées à la vie monastique et concernent a fortiori ceux qui répondent à une vocation sacerdotale. La chasteté du prêtre comme instrument du dessein de Dieu peut même être inspirée par la virginité maternelle de la Mère de Jésus. > Jean-Robert Armogathe : Luther et les catholiques : un rendez-vous manqué Les célébrations du 500è anniversaire de la Réforme ouvertes le 31 octobre 2016 sont l'occasion de mieux comprendre la « réformation » du xviè siècle. Elle n'est pas seulement un éclatement de la « chrétienté » occidentale : elle a donné une nouvelle vigueur aux enjeux théologiques fondamentaux du christianisme. A cinq siècles de distance, elle apparaît bien comme un rendez-vous manqué dont les Eglises peuvent encore recueillir les fruits. > Ivica Zizic : La prière et le temps chez Franz Rosenzweig Dans L'Etoile de la Rédemption (1921), Franz Rosenzweig montre comment la prière est une intrusion humaine dans l'éternité de Dieu : en particulier le temps liturgique concentre en quelque sorte l'Eternel dans le cercle contingent de l'humanité. |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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P8/86 (251-252) | Périodique | INSR Caen | Fonds général | Disponible |