Titre : | Revue des sciences religieuses, 355 - Janvier-mars 2018 - Philosophie et Bible |
Auteurs : | Collectif, Auteur |
Type de document : | Bulletin : texte imprimé |
Paru le : | 01/01/2018 |
Année de publication : | 2018 |
Format : | 160p / in 8 |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Note de contenu : |
Résumés
> Jean-Luc Marion, Le témoin et le paradoxe. Remarques sur la phénoménalité dans le texte biblique, p. 11-25. Les théologiens et les métaphysiciens de la période des Lumières ont manqué le caractère approprié de la révélation comme apokalypsis. La critique de la raison par Kant a prolongé la juridiction de la finitude sur l'infini. De même, chez Hegel (mais aussi chez Fichte et Schelling) le concept d'un « concept », plaçant l'infini sur les registres de la raison, faisait écran à la détermination propre de la Révélation. Mais Augustin, puisant dans la Bible, affirmait que le savoir s'inspire de l'amour ; la révélation du Christ, le Fils du Père, qui enracine notre volonté dans l'amour, est la principale raison qui donne à voir et à comprendre. Le débat sur le Christ comme phénomène saturé libère ainsi le concept de la théologie des limites métaphysiques et épistémologiques, de sorte que la Révélation en tant que phénomène peut être contemplée à même les textes bibliques. Mots-clés : Révélation, métaphysique, théologie, raison, phénomène saturé, exégèse > Jean-Louis VIEILLARD-BARON, J'aime la Bible, p. 27-38. « J'aime la Bible » : le titre est inspiré de Claudel, le plus grand écrivain catholique du XXe siècle. On présente d'abord la place de la Bible chez les philosophes spiritualistes. Ravaisson voit dans l'Amour évangélique l'accomplissement de la philosophie héroïque des Grecs. Lachelier, Bergson, Chevalier ont « intériorisé » la Bible. On traite ensuite des figures majeures illustrant la tension entre Dieu et le mal, à travers Caïn et Abel, Job, l'injustice de Dieu et la méchanceté de l'homme ; ceci impose une conversion, dont le modèle biblique est celui des pèlerins d'Emmaüs, et de Paul renversé sur le chemin de Damas. Aimer la Bible, c'est aimer l'homme jusque dans sa méchanceté, et Dieu jusque dans son injustice. Mots-clés: philosophie, christianisme, Bible, spiritualisme, conflit, meurtre, amour, héroïsme, injustice, conversion > Francis Jacques, Ouverture à coeur, p. 39-61. Où se trouve la vraie grandeur de l'homme ? Du côté du coeur. Veillez, dit le Christ, veillez sur votre coeur. Qu'est-ce qui nous tient à coeur ? Qu'est-ce qui le fonde ? En quel sens est-ce lié aux expériences fondatrices d'un ordre du coeur? Comment faisons-nous pour explorer son espace paradoxal, afin de dégager l'essentiel de son ordre de vérité ? Ces questions importent au « génie » propre du christianisme. Que pouvons-nous contre la sécularisation actuelle des coeurs ? En principe, retrouver les conditions d'une conversion globale à l'ordre du coeur. Une clef « sémantico-interrogative » semble éclairante. Se posent les questions relatives à ce que je crois, qui renvoient à l'interrogation religieuse. Elles sont pilotées par une catégorisation toute nouvelle, qui comprend la relation et l'alliance, autour de la centralité de Dieu ou de l'Amour : qu'est-ce donc que j'aime quand j'aime ? Mots-clés: Alliance et relation, amour, coeur - âme - esprit, ordres de vérité, ordre du coeur, paradoxe et parabole, érotétique, questions ultimes, textualisation, catégorisation > Catherine Chalier, Pureté et Impureté, p. 63-77. Bien des lecteurs de la Bible, habitués à penser la pureté et l'impureté sur un registre moral, négligent les passages du Lévitique qui les relient à des rites précis. Or ceux-ci sont essentiels. Le rite lié à l'apparition d'une plaie lépreuse est analysé en son lien analogique avec la souillure et la contagion provoquées par la médisance. S'ensuit une réflexion sur le lien entre impureté rituelle et impureté morale : dans les deux cas, quelque chose n'est pas à sa place. C'est au cohen d'en décider, lui qui ne doit jamais avoir le moindre con tact avec la mort, l'impureté par excellence. L'article se conclut pat une analyse de la différence entre lois morales et lois rituelles en référence à une homélie d'un rabbin hassidique prononcée à Varsovie en 1940 face aux plaies subies par le peuple juif. Des plaies qui ne doivent en aucun cas relever d'une approche morale. Mots-clés: pureté, impureté, Lévitique, morale, rite, lèpre, médl sance, mort, prêtres > Roger Pouivet, Le Dieu de la Bible est-Il une personne ?, p. 79-98. Plusieurs des principaux philosophes et théologiens relevant de ce qu'on peut appeler « la philosophie analytique de la religion » (y compris Richard Swinburne et Alvin Plantinga) pensent Dieu comme une personne. Le Dieu-personne, la meilleure personne qui soit, semble aussi mieux correspondre à son «personnage» biblique. Pourtant, le Dieu-personne est l'héritage d'une conception moderne et discutable de la personne ; sa critique devrait nous conduire aussi à renoncer à cette conception pour la théologie et dans la lecture de la Bible. Mais comment rendre compatible ce que, d'un côté, nous lisons au sujet de Dieu dans la Bible (Il est présent dans la vie des hommes, Il est incarné, souffrant sur la croix, Il aime ses créatures), et de l'autre côté, l'affirmation qu'il est, non pas une personne, mais Ipse sum subsistens, l'unique être simple, atemporel, immuable et impassible ? Mots-clés: théisme, Bible, personne, anthropomorphisme, m compréhensibilité divine > Bernard Grasset, Chemins de philosophie biblique, p. 99-119. Pour les Pensées de Pascal, choisir la Bible, ce n'est pas efface) ta philosophie profane où règne la raison, mais se situer en dehon d'elle, dans le mystère, pour l'éclairer. Chestov use de l'expression de « philosophie biblique » dans un double sens : la pensée à l'oeuvre dans la Bible elle-même ; la philosophie de la foi qui se fonde sur la Bible. Nietzsche, penseur anti-biblique, lit la Bible à partir d'une philosophie préexistante, celle de la volonté de puissance ; Pascal lit la philosophie à partir de la Bible, livre de la charité. Le territoire du philosophe biblique est le corpus biblique et l'histoire de ses lectures exégétiques, philosophiques. Le philosophe biblique devra mettre en regard l'expérience dont témoigne l'Ecriture et l'expérience concrète que peut vivre l'homme d'aujourd'hui. Prenant en compte à la fois l'expérience et la philosophie, la pensée biblique, la philexégèse, associant coeur, esprit, mystère, ne sera pas seulement textuelle mais aussi concrète : une philosophie existentielle, une philosophie de l'esprit, en même temps qu'une philosophie herméneutique. Mots-clés: philosophie, Bible, Pascal, Chestov, Nietzsche, raison, foi, esprit, expérience, herméneutique, existence, scepticisme, science, intuition |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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P8/9 (355) | Périodique | INSR Caen | Fonds général | Disponible |