Résumé :
|
Dans son "Concept de l'angoisse" Kierkegaard est demeuré volontairement à l'intérieur du domaine psychologique; Dieu et le Christ sont à peine nommés. Ici, l'auteur s'efforce de faire oeuvre proprement théologique en puisant aux sources de la révélation chrétienne. Inventaire des textes scripturaires de l'Ancien et du Nouveau Testament. Ces textes appellent une interprétation, aux termes de laquelle sont mis en évidence les rapports qui relient les différentes couches de l'angoisse. Une troisième partie s'efforce d'atteindre au fondement essentiel de l'angoisse. L'auteur nous livre des aperçus profonds - inspirés en bonne part par la philosophie de Heidegger - sur la source d'où jaillit l'angoisse, immanente à l'esprit: et il semble bien en effet, que l'angoisse tient au fait que la connaissance humaine s'inscrit toute entière entre deux pôles qui lui échappent: l'être, dans sa condition de scène vide dont a besoin l'esprit pour que tout y puisse apparaître, lui-même n'étant jamais objectivité; et l'étant, dont l'esprit n'aperçoit jamais le rapport nécesaire à l'être, ni donc n'établit la parfaite intelligibilité. Mais - et ici l'auteur parle en théologien chrétien et non plus simplement en philosophe - cette angoisse (ou ce vide qui est à sa source) tient à une absence, l'absence du Créateur qui, primitivement, s'était choisi l'esprit pour demeure; et cette absence même est rattachée à l'idée chrétienne de la chute.
|