Titre : | Les Origines des religions |
Auteurs : | RIES,Julien |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris : les Éditions du Cerf, 2012 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-204-09759-8 |
Format : | 237p / Couv. ill. en coul. Ill. en coul. |
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Catégories : | |
Résumé : |
PREFACE Explorer le fond de l'âme humaine (puisque c'est à ce niveau que se situe le sentiment religieux) est certainement une entreprise difficile ; et si elle est ardue quand il s'agit de l'homme actuel, elle le devient plus encore lorsqu'il s'agit de l'homme préhistorique. Mais il est juste de s'y atteler. Le plus gros problème est celui de la méthodologie : que chercher et comment aborder l'histoire du sentiment religieux ? Il n'y a pas plus d'un siècle, en l'absence de documentation paléoanthropologique. la reconstitution des origines des religions, ou plus précisément l'étude de la naissance du phénomène religieux, se faisait à partir de différentes approches (évolutive, ethnologique, sociologique, phénoménologique, etc.), où finissaient par prévaloir soit des dispositions idéologiques soit la transposition des sentiments religieux des peuples actuels, primitifs ou évolués, des hommes du passé. Ce n'est pas la démarche suivie par Julien Ries, qui s'est basé essentiellement sur la documentation actuellement disponible dans le domaine de la paléoanthropologie, de la préhistoire et de la protohistoire et sur son interprétation, en suivant une méthode historique, phénoménologique et herméneutique que l'historien des religions, selon Mircea Eliade, peut utiliser. Une documentation qui s'est énormément enrichie en un siècle en ce qui concerne l'activité conceptuelle exprimée par la technologie, les pratiques funéraires, les pictogrammes de l'art pariétal et mobilier et, à une époque plus récente, le culte de la Déesse Mère et la transmission des textes religieux. Les documents dont nous disposons situent la naissance des religions, définies comme systèmes de croyances et de rites, à une époque relativement récente, le Néolithique. Et comme il n'est pas exclu que l'absence de documents irréfutables sur les religions d'époques plus anciennes soit liée au manque d'instru-ments adéquats de transmission des rites et des coutumes, on dira que les religions se greffent sur une base - le sens du religieux - que l'on peut considérer comme naturelle chez les humains. Qu'il s'agisse de l'homme moderne vivant en ville ou de celui qui pratique une économie de chasse et de cueillette, ou bien de l'homme préhistorique qui décorait les parois des grottes il y a 15 000 à 20 000 ans ou de celui qui pratiquait des rites funéraires à des époques beaucoup plus anciennes, on peut estimer que le sentiment religieux est aussi vieux que l'homme. C'est là la thèse de Julien Ries, et je la partage pleinement. L'homme est homo religiosus parce qu'il est homo symbolicus dès son apparition doté d'intelligence abstractive, en mesure de se poser des questions, de distinguer et d'élaborer des symboles, de la perception de la voûte céleste à la communication symbolique. Les contenus de l'expérience religieuse sont certes déjà très riches et très diversifiés durant la période où fleurissent les grandes religions occidentales et orientales du monde asiatique. Néanmoins, il est possible de mettre en évidence une continuité avec les expériences précédentes, auxquelles on remonte presque insensiblement, des épopées religieuses de l'homme suméro-babylonien aux orants du Néolithique, aux mythogrammes du Paléolithique supérieur, aux pratiques funéraires du Paléolithique moyen et inférieur. Cependant, Julien Ries ne se contente pas de faire émerger l'homo religiosus des humaines les plus anciennes (Homo habilis et Homo erectus), il nous offre aussi, en véritable Maître, un cadre conceptuel et méthodologique pour la recherche en histoire des religions. Il présente l'expérience religieuse aux diffé-rentes époques en respectant fidèlement les documents que nous possédons et en nous en offrant une interprétation cohérente. Dans cet ouvrage que j'ai l'honneur de présenter dans une nouvelle édition remarquablement enrichie, l'auteur sait magnifiquement transporter le lecteur dans l'atmosphère du passé, en le faisant pénétrer quasiment à l'intérieur de l'expérience religieuse étudiée, qu'il s'agisse de la contemplation de la voûte céleste ou des rites initiatiques des grottes du Paléolithique supérieur ou encore des temples néolithiques. La suggestion est renforcée par l'iconographie très riche, qui rend ce livre par-ticulièrement attrayant. Ainsi, l'approche du phénomène religieux qu'il nous propose fait émerger le sens du religieux comme une constante chez l'homme, en tant qu'être doué de capacité d'abstraction et de mise en forme symbolique. La référence au trans-cendant, à peine entrevue ou implicite chez l'homme paléolithique, évidente dans les grandes religions des derniers millénaires avant Jésus-Christ et pré-sente sous forme originale dans le christianisme, représente l'expression la plus élevée du sentiment religieux dans la rencontre entre le divin et l'humain. Fiorenzo Facchini |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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4/3630 | Livre | INSR Caen | 1er | Disponible |