Résumé :
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“Auschwitz ne s’explique pas par la conception vulgaire, archaïque, j’allais dire classique, de l’antisémitisme – voilà ce que nous devons comprendre précisément. Il n’y a là aucun lien organique. Notre époque n’est pas celle de l’antisémitisme, mais celle d’Auschwitz. L’antisémite de notre époque ne se défie pas des juifs, il veut Auschwitz. Au procès de Jérusalem, Eichmann affirmait n’avoir jamais été antisémite et, bien que la salle ait alors éclaté de rire, je ne trouve pas impossible qu’il ait dit vrai. En définitive, pour assassiner des millions de juifs, l’Etat totalitaire avait plus besoin de bons organisateurs que d’antisémites. Nous devons nous dire clairement qu’aucun totalitarisme de parti ou d’Etat n’est possible sans discrimination, or la forme totalitaire de la discrimination est nécessairement le massacre, la tuerie de masse.”
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