Il faut une part de folie pour s'attaquer à Romains. L'écrit est complexe, son importance théologique considérable, son poids dans l'histoire de l'interprétation incommensurable. La bibliographie secondaire ne cesse jamais de s'allonger. Plonger dans chaque péricope de la lettre est une entreprise dont on ne sait jamais si on pourra en ressortir sans perdre souffle. Je pourrais citer, pour chacune, au moins un article qui affirme qu'il s'agit du passage le plus difficile de la lettre ! Après avoir réussi à commenter l'ensemble de la lettre, il me semble la maîtriser encore moins qu'il y a quatorze ans et je me demande si mon lecteur, ma lectrice ne seront pas déroutés plus qu'autre chose, en suivant le fil de mes analyses. Comme je ne cesse de me demander que les Romains ont bien pu y comprendre, lorsqu'ils l'ont reçue au 1er siècle. J'admire le courage et la force intellectuelle de Karl Barth d'avoir été capable, après une première rédaction, de recommencer à neuf, à nouveau. Pour ma part, j'en serais bien incapable, et mon éditeur me presse de livrer la marchandise... Je livre donc au lecteur, à la lectrice un commentaire scientifique, catholique et francophone de Romains - écrit au Québec par un théologien laïc de la génération d'après Vatican II, elle-même marquée par le préfixe "post" (comme dans postmoderne). Voilà qui situe l'interprète...