Titre : | L'Eglise en travail de réforme : Imaginer l'Eglise catholique Tome II |
Auteurs : | Ghislain Lafont |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris : les Éditions du Cerf, 2011 |
Collection : | Théologies, ISSN 0761-4330 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-204-09442-9 |
Format : | 342p / Couv. ill. en coul. |
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Catégories : | |
Résumé : |
Recension (in Theophilyon 2012 (XVII/1) C18 22(182) Ghislain Lafont, L'Eglise en travail de réforme. Imaginer l'Eglise catholique II Comme l'indique son sous-titre, ce recueil d'articles permettra au lec-teur de Imaginer l'Eglise catholique (1995) de prolonger une réflexion aussi stimulante qu'érudite. Le titre montre bien qu'il ne s'agit pas (seu-lement) de rêver, mais de prendre acte d'une situation où, de par la vo-lonté du bienheureux Jean xxm et des évêques de Vatican il, un travail de réforme a été entrepris dans l'Eglise, travail qui se révèle, si l'on peut insister, "laborieux". La chose n'a rien d'extraordinaire: la récep-tion d'un concile ne va jamais de soi, surtout quand ce concile est celui de la rencontre entre l'Eglise et la mo- dernité, c'est-à-dire le monde tel qu'il est, et dans ce qu'il a (comme disait Péguy) d'" inchrétien ". Car c'est bien d'abord une " défense et illustration " de Vatican n que nous propose Gh. Lafont. 11 s'agit de pren-dre la mesure de l'événement conci-liaire. Notre Eglise ne serait pas ce qu'elle est sans Vatican n. Mais elle pourrait être encore autre chose, plus fidèle à ce qu'elle doit être, si elle prenait davantage en compte Vatican il - et, plus précisément, il faut parfois le dire, si Rome le pre-nait davantage en compte. Pour uti-liser un terme que les traducteurs de Brecht ont popularisé, la réception du concile s'avère " résistible ". Di-sons que l'Eglise n'a jamais fini de naître à ce qu'elle doit être, et que, dans cet ordre au moins, il n'y a pas d'accouchements sans douleur: un "travail", donc. C'est donc, sinon de l'herméneu-tique de Vatican il, du moins (ou sur-tout) d'une herméneutique à partir de Vatican n qu'il est question dans la première section: si les textes de Trente et de Vatican i expriment la vé-rité chrétienne sous leur aspect d'identité et d'institution, et sur le mode de l'affirmation-condamna-tion, ceux de Vatican il l'envisagent sous le signe de l'altérité, du devenir, de la relation, selon un registre qui est celui de la narrativité et de la pro-position. Ce faisant, le concile honore certains des acquis de la modernité. Dialectique entre " tridentinisme " et " vaticanisme " (au sens de Vatican n) dont il faut maintenir les deux regis-tres, mais où (et c'est sans doute là l'essentiel) le deuxième doit servir de clé herméneutique pour le premier, en intégrant ses apports. Pour cela, il faut toujours repartir de la révéla-tion: une constante de l'ouvrage est bien de situer, pour reprendre l'archi-tecture de l'oeuvre conciliaire, Lumen gentium d'une part, Gaudium et spes de l'autre, par rapport à Dei verbum, clé de voûte, axe essentiel. Il en va ainsi qu'il s'agisse de chercher des " critères pour interpréter la vie de l'Eglise catholique " ou des " prin-cipes pour une histoire de l'ecclésiologie ", comme pour penser " l'avenir de l'Eglise dans un monde pluraliste ". Autrement dit, et pour adopter ici le point de vue de l'ac-cueil par le croyant, et non plus de l'initiative divine, c'est (deuxième section) la sainteté qui est sans doute "l'axe central" de Vatican II, qu'il s'agisse du statut des laïcs, de la vie religieuse ou de... Jean xxiii. Mais (troisième section) il reste au théolo-gien, à partir des principes rappelés, à proposer sa determinatio, son jugement sur la situation actuelle de l'Eglise, qui s'autorisera à être critique, d'une critique qui relève, encore une fois, de ce " travail de réforme " qui est l'état même de l'Eglise. Ainsi pour envisager "l'Eglise actuelle; essayer de com--prendre les changements qu'elle connaît et de réfléchir sur la manière d'y faire face", ou de réfléchir sur les implications des démarches de re-pentance voulues par Jean-Paul II. Moyennant quoi (quatrième section), le théologien pourra se permettre de " rêver l'Eglise ", et non plus seule-ment de " l'imaginer "... Il est rare de trouver pareille liberté de ton alliée à un tel sens de la tradition, et à un amour aussi manifeste de l'Eglise. On souhaite que ces analyses, qui peuvent "parler" à nombre de catho-liques d'aujourd'hui (le recenseur de cet ouvrage en a fait l'expérience avec un groupe de jeunes prêtres) soient largement connues; elles ex-priment ce que beaucoup ressentent et pressentent. Jean-François Chiron |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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C18 22(182) | Livre | INSR Caen | 1er | Disponible |