Résumé :
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Agnès Tichit propose ici une étude qui porte sur la confrontation de deux traductions en hébreu de l’évangile de Marc. La première traduction étudiée est en hébreu moderne. Elle a été réalisée par une équipe sous la direction de Joseph Atzmon. Les révisions successives font preuve d’une certaine liberté qui conduit à donner la priorité à la langue cible. Le lecteur ou l’auditeur saisit ainsi le message évangélique en passant par un texte moins proche de l’original grec, mais plus en affinité avec l’hébreu moderne et ses locuteurs. Les caractéristiques philologiques de cette traduction sont analysées à partir de récits significatifs pour la distinction entre juifs et chrétiens, à savoir celui de la Cène et ceux de la multiplication des pains. Une comparaison avec la traduction en hébreu néo-biblique de Franz Delitzsch fait ressortir les traits saillants de la traduction de Joseph Atzmon qui bénéficie du renouveau de la langue parlée. Une dernière recherche a pour but de relever les enjeux théologiques qui sont en cause dans le passage du grec à l’hébreu. Cela suppose que soient préalablement clarifiés les problèmes posés par le passage d’une langue source à une langue cible et que le corpus choisi soit situé par rapport aux principales traductions du Nouveau Testament en hébreu. L’étude met en évidence le fait qu’aujourd’hui il ne s’agit plus d’attirer les juifs à la foi chrétienne comme ont pu le faire de nombreux traducteurs, mais de mettre les évangiles à la portée des chrétiens hébréophones, et plus largement de celles et ceux qui s’intéressent aux sources juives du christianisme. Une enquête menée à Jérusalem, auprès des catholiques hébréophones qui utilisent ces traductions, est présentée en annexe.
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