La paroisse, institution multiséculaire définie par le droit canonique, est une réalité en évolution. Si elle est généralement territoriale, son rapport au territoire est soumis aux conditions de prise en charge pastorale de la communauté de fîdèles ainsi érigée. Au milieu du XXe siècle, le maillage du réseau paroissial, hérité d'une longue histoire, s'est révélé inadapté à la mission de l'Eglise. Les aménagements pastoraux engagés dans les 93 diocèses de la France métropolitaine se traduisent par une extension des territoires paroissiaux, qui se poursuit sous l'effet de la diminution du nombre de prêtres mais aussi de fidèles. Considérer que l'extension du maillage ne peut être l'unique réponse à la crise affectant le catholicisme dans une société moderne, marquée par la mobilité, conduit à rechercher selon la conceptualité canonique, une autre territorialité de la paroisse que celle du quadrillage strict. Cette recherche a été entreprise selon une double approche en prenant en considération successivement le ministère et la communauté. Déterminer qui gouverne et sur quel territoire dans six diocèses, choisis pour leur diversité, montre qu'au gouvernement de la paroisse par le seul curé s'est substituée une nouvelle division du travail entre le prêtre et les laïcs en responsabilité, selon le concept de gouvernance. En prenant en compte l'apport des sciences humaines et la description théologique du lieu ecclésial, cette recherche amène à réaffirmer la nécessité d'une détermination territoriale pour le maintien de la catholicité de la communauté. Mais elle conduit aussi à considérer l'intérêt pour la paroisse de passer de la figure de « l'enclos » à celle du « pôle de vie ecclésiale ». Elisabeth Abbal, née en 1949 à Marseille, est diplômée de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et titulaire d'un Diplôme d'Etudes Supérieures (DES) de droit public à la Faculté de droit de l'Université de Paris II-Assas. Elle appartient à la première promotion de femmes commissaires de police en 197S. A l'Institut Catholique de Paris, elle a suivi le 1« Cycle C de théologie jusqu'à l'obtention du baccalauréat canonique et mené ses études à la Faculté de droit canonique. Elle a soutenu le IJ novembre 2014 une thèse de doctorat en droit canonique, dont cet ouvrage est USM.
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