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Résumé :
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« Dans le tissu dor des hymnes de la Semaine sainte, un fil vient troubler le regard, une douloureuse dissonance fait irruption dans leurs harmonies célestes: limage de lapôtre félon. Nous en sommes comme malades pendant ces jours saints. Et lÉglise ne ménage pas notre sensibilité, en accordant à Judas une place et une attention telles quil apparaît comme un des personnages centraux du mystère de la Passion, semblant même occulter les autres apôtres par son opposition au Christ. Judas, serviteur et fourbe, nest dans la poésie liturgique quun simple avare ayant vendu son Maître pour de largent. »
Cest avec ces mots que le père Serge Boulgakov, lun des plus éminents théologiens du XXe siècle, débute sa réflexion à propos de la plus terrible trahison de lHistoire. Mais, comme le note Nikita Struve dans sa préface, « on voit que Boulgakov se refuse à une condamnation sans rémission de Judas. Dans son repentir et dans sa mort volontaire, il voit un acte sacrificiel : seul de tous les apôtres qui se disaient pourtant prêts à mourir avec le Christ, Judas, par le détour de la trahison, na pas survécu à la mort du Christ. Et den visager une rencontre de Judas avec le Christ dans laudelà qui serait non une éternelle réprobation, mais le triomphe de lamour. »
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