Résumé :
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Il n'existe pas un régime alimentaire chrétien. Selon la tradition des apôtres, peu importe ce que l'on mange. Ce qui compte c'est la manière dont on le fait. Au commencement, le Christ des Évangiles est tributaire des normes alimentaires juives. Mais un songe de Pierre, dans les Actes des apôtres, libère de ces interdits la communauté chrétienne naissante. Les hommes cependant ont besoin de règles. Le christianisme, au cours des siècles, va donc élaborer une série infinie de modèles alimentaires hérités de la tradition juive, de la philosophie grecque et de la science de l'alimentation : rôle du pain et du vin dans l'Eucharistie ; relation à la viande, au sang et au gras ; valeur de rachat du jeûne ; modes culinaires, y compris monastiques ; règles d'abstinence... Publié en 2015 en Italie, l'essai de Massimo Montanari aborde ces questions complexes avec une remarquable simplicité. Son autorité scientifique l'exonère des démonstrations pesantes et lui permet d'offrir au lecteur une intelligence profonde du sujet. Un sujet... d'actualité. Que l'on considère le véganisme ou le végétarisme, l'extension du marché halal ou les banquets de saucisson, hier marqueurs d'anticléricalisme en période de Carême, aujourd'hui destinés à discriminer d'autres religions. On le voit, l'alimentation n'est pas qu'affaire de goût. Historien du Moyen Âge, professeur à l'université de Bologne, Massimo Montanari a enseigné au Japon, en Amérique du Nord et du Sud et en Europe. Il a écrit ou participé à la rédaction d'une trentaine d'ouvrages dont six ont déjà été traduits en français, notamment Les contes de la table (Seuil, 2016). Il a dirigé, avec Jean-Louis Flandrin L'histoire de l'alimentation (Seuil, 1996) et ouvert un front pionnier de la recherche en considérant l'histoire de l'alimentation et du goût comme une histoire culturelle au sens large.
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