Résumé :
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« Etiam peccata Saint Augustin » : cette épigraphe au Soulier de Satin de Paul Claudel a provoqué un débat sur lattribution à lévêque dHippone de cette expression devenue proverbiale et comprise comme une glose de Rm 8, 28 : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » ... même les péchés (etiam peccata). Après avoir dans un premier temps confirmé que, si Augustin nutilise guère cette expression en ce sens, il développe fréquemment lidée dune utilisation divine des péchés, la présente recherche propose une analyse approfondie de la conception augustinienne de mise à profit des péchés : en revenant dabord sur les notions de péché, de peine du péché et de permission du péché, puis en distinguant les modalités de la mise à profit du péché, à partir de lexpérience augustinienne, de la typologie développée en De continentia 15 et de lexégèse de grandes figures bibliques de pécheurs - Adam, lapôtre Pierre reniant et pleurant son reniement, les patriarches dont les péchés sont rapportés par les Saintes Écritures. Visant lhumilité, la mise à profit des péchés ainsi relevée trouve son exemplum dans la mort et la résurrection du Christ, preuve suprême que Dieu peut réaliser un bien même à partir du mal du péché.
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